dimanche 5 mai 2013

Buenos Aires 2.0

Bonjour Grand-Maman. Ce dernier voyage dans mon long voyage passa très rapidement. J'ai retrouvé mon hostal de la dernière fois pour les deux premières nuits. L'ami Mayco m'a hébergé pour le restant du temps. J'étais bien content de revoir l'Ostinatto (l'hostal). J'y ai passé assez de temps la dernière fois pour m'y sentir à la maison. J'ai retrouvé le même personnel accueillant, la même terrasse sur le toit et la même chambre. J'ai choisis de me payer le luxe de la chambre privée pour ces deux nuits. J'aurais pu partager un dortoir mais vu que je savais que Mayco me logeait gratuitement, j'ai cassé mon petit cochon et me suis payé le luxe des stars pour deux nuits. Ceci fut juste et bon. Je retrouvais du fait même mon cartier, mon épicerie, mes resto et surtout, la plus importante, Mafalda! 

La vie de château dans San Telmo terminée, Mayco me présenta son appartement dans Alto Palermo. Je me retrouvais dans un cartier plus tranquile, moins touristique mais quand-même très joli. Si je peux comparer avec Montréal, je suis passé du centre-ville au plateau Mont-Royal à mon grand bonheur. La rue juste à côté ressemblait beaucoup à la rue St-Denis sur les stéroïdes. Buenos Aires est quand même dix fois plus grand que Montréal. Ça permet de très longues marches sans avoir l'impression de sortir de l'action. En prime, pour boire mon petit café du matin, j'avais le jardin botanique à deux coins de rues. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Encore une fois, à mon grand bonheur, le travail est rentré. Vive les vacances auto-payées! À un coin de rue de ma nouvelle maison il y a un joli petit café avec de beaux divans et un gentil wifi pour travailler. Le jus d'orange du matin est servi dans une carafe assez grande pour me procurer toute ma vitamine C de la journée. Après seulement deux fois, la dame qui me servait mon café a comprit comment faire un café glacé. Je t'explique. Si je te commande un double expresso glacé, tu dois me donner un double expresso et un verre rempli de glaçon. Je peux donc refroidir mon café sans trop le diluer. Ce sont ces petites choses qui me font sentir à la maison même si je suis loin de chez moi. La maison c'est pour moi l'endroit où on me reconnait et où on ne se surprend pas si je bois mon café froid. J'ai donc, encore une fois, élargi mon territoire. J'aime beaucoup me retrouver dans des lieux que je ne connais pas mais j'aime aussi apporter avec moi mes petites habitudes. J'ai donc bien travaillé en ce lieu.

Mon autre bureau se trouvait un peu plus loin. À une dizaine de rues de la maison, il y avait un resto-bar qui me faisait beaucoup penser à Montréal. De beaux divans (j'aime être assis confortablement), une terrasse ensoleillée, une prise de courrant qui pouvait recevoir mon adapteur argentin et un service amical et chaleureux. Je ne me rappelle pas le nom de l'endroit mais si tu passes dans le coin, je pourrai me forcer et tenter de m'en rappeler. J'y suis allé 3 fois et chaque fois, j'étais comme chez moi. À me lire, on dirait que j'ai hâte de rentrer à la maison et ce n'est pas tout à fait faux. 

J'avais la chance, durant mon deuxième séjour à Buenos Aires, d'être accompagné par Mayco. J'ai donc pu visiter plusieurs endoits que je n'aurais jamais connu dans ce guide particulier. J'ai maintenant une bonne idée des différents cartier de cette ville et je peux m'y orienter sans trop de difficulté. Je peux presque pointer le nord à chaque fois. 

La seule chose que j'ai manqué est le cimetière. Buenos Aires, dans le cartier Recoletta, possède un magnifique cimetière. Eva Perron y est enterrée. J'y suis allé lors de ma première journée et je peux te dire qu'il ferme à 5h30 parcequ'il était 5h35 quand j'y suis arrivé. J'ai donc vu l'entré et eu la chance de rencontrer la dame qui a eu la gentillesse de m'informer que je ne pouvais par entrer, que je devais revenir le lendemain à 7h du matin. Je m'en rappelle parcequ'elle me l'a dit trois fois. Je l'ai remercié de m'en informer en tentant de regarder par dessus son épaule. J'ai donc vu l'entré mais rien de plus. J'ai tenté d'y retourner par la suite mais mon horraire m'en a empèché. À défaut d'y mettre les pieds, je croix que je devrai le visiter sur internet. Je pourrai donc voir ce que j'ai manqué.

Buenos Aires est reconnu pour deux choses : le tango et la viande. J'avoue que j'aurais pu assister à plusieurs spectacles de tango, passer mes soirée dans des bistros où on y joue du tango et même y suivre un cours mais mon estomac parlait plus fort que mes oreilles. Je me suis donc payé trois soirées de carnivores. 

La première soirée était dans un resto-spectacle. Je ne peux pas de parler du spectacle parcequ'on nous a informé, une fois les assiettes commandées, que nous devions revenir un soir de fin-de-semaines pour les shows de tango. J'étais un peu déçu. Je ne m'attendais pas à vivre une expérience culinaire dans une salle de spectacle. Je me demandais quel était le point d'aller à un souper-spectacle sans spectacle. Pour me consoler, je me suis commandé un dirty-martini. Quelle horeur! Ce fut le pire martini que j'ai bu de toute ma jeune vie. Le "dirty" dans "dirty-martini" signifie qu'il y a beaucoup de jus d'olive et beaucoup d'olives. On m'apporta un petit martini rempli de glace fondue et avec qu'une seule olive. Quelle tristesse. Il me restait donc a patienter, manger mon assiette et m'en aller. Mais surprise! Le morceau de viande que j'avais commandé était succulent! Vraiement bon. Ce qui excusa l'absence de spectacle mais non le mauvais martini. Rien n'excuse un mauvais martini! Nous avons donc finalement bien mangé et je n'étais pas choqué d'avoir essayé ce restaurent.

La deuxième sortie viande était dans un resto-buffet. Encore là, j'avais mes réserve. Comment peut-on servir une viande de qualité dans un buffet? J'ai rapidement compris. Il y avais un gros bar à salade avec des légumes et des accompagnements. Un peu plus loin, le comptoir à viande nous attendait. Devant nous, une grande variété de coupes de viandes n'attendait que notre appétit. Je pu donc pointer le morceau que je voulais manger, préciser la cuisson et attendre avec mon assiette prète. Bien entendu, comme c'était un buffet, je pouvais manger autant que je voylais. Une viande de première qualité en quantité. Que demander de plus. Un prix compétitif? Pour 15$ j'avais toute la viande que je voulais et ceci incluait une bouteille de vin. Je te rappelle que le vin maison d'Argentine goûte les grands crus du Canada. Alors, jack-pot pour ce resto, je lui donne la note de 10 sur 10. En plus. Le resto faisait face au détroit qui sépare l'Argentine à l'Uruguay. J'ai donc pu admirer les lumières de Montévidéo à 40 km de l'autre côté de l'eau. Vive le tourisme de paresseux!

Ma troisième sortie viande fut lors de mon dernier soir à Buenos Aires. Pour cette dernière nuit, j'avais repris ma chambre à l'Ostinatto dans San Telmo. Connaissant donc le cartier, je suis retourné dans un petit resto visité lors de mon premier séjour à Buenos Aires. Je connaissais la qualité et le prix du souper, j'étais donc en terrain connu et le facteur risque était à zéro. Nous avons pris une table à l'extérieur pour pouvoir regarder les gens passer tout en mangeant confortablement. J'ai donc commandé la même chose que la dernière fois, le médaillon d'omo. Je sais pas trop quelle partie de la vache c'est mais c'est un morceau de viande presque gros comme Popo et qui fond dans la bouche. Quand j'ai commandé ce morceau pour la première fois, j'ai demandé une coupe que je pouvais couper avec un cuillère. J'ai eu ce que j'ai voulu. Nous avons partagé une salade en entré et le serveur est arrivé avec mon morceau de viande. Pas de flafla, pas de fioriture. Une assiette de métal avec le morceau de viande au millieu. Pas de sauce, pas de patates, pas de champignons, pas de carottes, rien. Que mon morceau de viande. Quand la viande est bonne, t'as pas besoin de l'accompagner de d'autres choses. Tu veux de la viande, tu manges de la viande. Excellent repas. J'ai senti rendu là qu'à défaut de danser le tango, j'avais bien mangé!

Bien entendu, je me suis ennuyé de Popo. Buenos Aires est une ville à chien. On dirait que tout le monde se promène avec un chien et la ville est remplie de parc. Je dois y emmener Popo la prochaine fois. Parceque j'ai bien l'intention d'y retourner. Pour l'instant, de retour à Quito pour quelques jours. À très bientôt Grand-Maman.

dimanche 14 avril 2013

Hasta luego Popo

Le retour a Quito se passa bien. Daniel étant parti se promener en Ecuador avec Eliana, j'avais l'appartement à moi tout seul. J'avoue que ça faisait mon affaire. À chaque retour à Quito j'ai l'estomac et les boyaux un peu dérangés. Mon système oubli vite sa précieuse adaptation à l'altitude. Encore une fois, je dois retrouver mon souffle, stabiliser ma flore intestinale et retrouver mon énergie qui a tendance à rester sous la barre des 2000 mètres. Quito étant à plus de 3000 mètres d'altitude, je dois me forcer un peu. Si on voit ça comme ça, je suis donc un kilomètre plus haut que mon bien être. Je commence à être habitué. Au début, je croyais être en mauvaise santé mais après tous ces aller-retours, je prends quelques journées de congé et tout revient à la normale. Je calcule donc que mon bien-être prend une journée par 250 mètres pour s'habituer. Ça tombe bien, je passerai 4 jours à Quito et je partirai la journée où je pourrai enfin revenir de la tienda en respirant normalement.

J'ai donc pris une journée pour dormir, une journée pour faire ma valise (entre deux siestes), une journée pour nettoyer l'appartement (aussi entre deux siestes) et une journée pour travailler (sans faire de sieste). J'avais trouvé une gardienne pour Popo avant de partir pour la plage. Heureusement que mes siestes étaient faites, la gardienne de Popo s'est désistée à la dernière minute, j'ai du trouver une solution de rechange rapidement. Ne trouvant personne, l'option qui me restait était de renvoyer Popo chez la soeur de Daniel mais cette option m'embêtait un peu, la soeur de Daniel me chargeait 8$ (au lieu du 10$ qu'elle m'avait demandé en premier) par jour pour s'occuper de Popo. J'aurais donc du lui payer 160$ pour ce service. Je ne passerai pas de commentaires mais je peux t'assurer que j'étais prêt à sortir mon pad de facture si elle me demandait la moindre chose. Ça coûte cher être blanc ici. Mais par chance, Mayco avait un ami à Quito qui voulait bien me rendre ce service et ce, gratuitement! Tout le monde n'est donc pas opportuniste. Merci Mayco.

Popo est donc parti, mercredi soir, avec son nouvel ami Stalin. Un gars de 31 ans, avocat, qui travaille pour une banque. Ça garanti en rien la sécurité de Popo mais c'est un très bon ami de Mayco et après l'avoir rencontré, j'ai immédiatement senti que Popo allait être en sécurité. Mayco m'a informé, le lendemain du départ de Popo que sa première nuit s'était très bien passée. Il n'avait pas fait pipi dans sa nouvelle maison et avait même dormi sous les couverture dans le lit de Stalin. Dans mon livre à moi, ça veut dire que Popo s'est rapidement habitué à son nouveau gardien. Ça me rassure beaucoup. 

J'ai donc pu compléter ma valise l'âme en paix, j'en ai même profité pour faire aussi ma valise pour le Canada. À mon retour de Buenos Aires, j'aurai 5 jours avant de repartir pour Joliette. J'aurai donc tout mon temps pour m'occuper des papiers de Popo. Je devrai aller avec lui chez le vétérinaire pour lui faire passer son examen de santé et faire authentifier tout ça par le ministère de l'agrocalidad ecuadorien. Bref, les mêmes étapes qu'avant de partir de montréal mais en espagnol. La dernière fois que j'ai fait ça à Quito, tout était réglé en une avant-midi. J'aurai 4 jours pour faire les mêmes démarches. Tout devrait bien aller.

Le jour du départ pour Buenos Aires était maintenant arrivé. Une dernière douche avant de partir et je me retrouvais dans un taxi vers l'ancien aéroport. Encore là, un blanc qui s'en va à l'aéroport a nécessairement beaucoup d'argent. Cette course qui coûte habituellement 3$ m'en coûta 5. Le chauffeur tenta de savoir si j'étais riche en me demandant si j'avais beaucoup voyagé, en me parlant de mon travail, en me demandant de quel pays je venais. 

Par chance, Popo n'était pas avec moi car la première question habituellement est combien m'a coûté Popo et combien ça me coûte pour l'emmener avec moi en avion. Au début, je répondais la vérité. Je disais que Popo m'avait coûté 450$ et que l'embarquer dans l'avion me coûtait 200$ à chaque fois. On fait le calcul rapide et on arrive facilement à 1000$. Bien entendu, je ne parle pas des vaccins ni de sa castration. Mais avec le temps, j'ai appris à dire que Popo m'avait été donné en cadeau et que son billet d'avion me coûtait le même prix qu'un extra bagage (sans préciser combien). 

Je sais bien que ces questions ne se veulent pas déplacées, je comprends bien que mon petit salaire de graphiste est 10 fois plus élevé que le salaire moyen à Quito. Je suis très riche ici. Le salaire moyen est de 300$ par mois. C'est donc 3 mois de salaires juste pour trainer un chien. C'est énorme. De plus, la majorité des Ecuadoriens ne peuvent même pas penser qu'un jour ils pourront voyager. Pour sortir du pays, un Ecuadorien doit avoir plus que 25 000$ d'avoir. De cette manière, le gouvernement peut s'assurer de leur retour au pays. C'est une réalité complètement différente. 

Pour eux, je suis millionnaire. Je crois donc que si je veux bénéficier du coût de la vie ici, je dois accepter les inconvénients. Je me rappelais avoir vu des gens graviter autour de Carlo et Dustin et voir clairement qu'ils étaient attirés par leur argent. Ici, c'est moi Dustin, et certaines personnes gravitent autour de moi parce qu'ils sentent mon argent. J'avais réalisé cette réalité a Miami mais jamais je n'avais pensé me retrouver de l'autre côté. J'ai une très belle qualité de vie ici. J'ai des amis qui ont un budget de 3$ par jour. Mon budget est de 30$ par jour, ce qui est énorme. Prendre un taxi à 3$ ne fait pas un gros trou dans mon portefeuille mais c'est comme si à chaque fois je partais en limousine. La misère des riches! 

J'étais donc rendu au vieil aéroport de Quito d'où je prenais la navette pour aller au nouvel aéroport. J'aime bien cet autobus. Assis bien confortablement, je peux profiter de son internet sans fil. Oui, le luxe à 8$. Après 1h30 de route, je débarque au nouvel aéroport. J'enregistre mes bagages, passe la sécurité, les douanes et rejoint ma porte d'embarquement. Encore là, internet sans fil. Je peux donc passer le temps en conversant avec mes amis connectés, travailler au besoin et envoyer les photos que je veux à qui je veux. Rendu là, je n'ai que mon petit sac à trainer et attendre le moment d'embarquer. 

Mon premier avion se rend à Lima au Péru. Un vol de 2h30 qui passa rapidement. J'avais peur d'avoir une grosse madame qui sentait pas bon à côté de moi. Surtout qu'en étant assis dans un banc de milieu, je risquais même d'en avoir deux. Par chance, à ma droite j'avais un monsieur qui savait voyager. C'est à dire, un monsieur qui gardait son bras de son côté de l'appui-bras. À ma gauche, j'avais une petite madame qui devait peser 80 livres. Une bonne chose de réglé. Sauf que la petite madame se sentait bien à son aise. Au lieu de s'accoter sur l'appui-bras du côté de l'allée, elle avait décidé de s'étendre sur l'appui-bras qui nous séparait. Je n'ai pas pris de chance. J'ai fait semblant de ne pas la voir et je l'ai accroché assez fort avec mon coude pour qu'elle comprenne que cet espace devait rester libre. Bien entendu, je m'excusa auprès d'elle de l'avoir heurtée. Après deux séance de lutte, elle finit par comprendre. Elle pesait peut-être pas 200 livres mais grosse ou pas grosse, un coude c'est un coude. J'ai appris que dans la vie, il faut être gentil avec les gens gentils mais il faut être insolent avec les gens insolents sinon on se fait marcher sur les pieds (ou sur les coudes).

J'ai pu profiter de ce premier vol pour te raconter ma semaine à la plage. Ce vol passa rapidement. Les roues de l'avion touchaient le sol de Lima et la deuxième partie de mon trajet commençait. Il était 22h30. Je devais attendre jusqu'à mon autre vol vers Buenos Aires qui décollait à 8h30 le lendemain matin. Je connais déjà l'aéroport de Lima. Je savais exactement où je m'en allais. Direction "Smoking Bar". Toutes les portes d'embarquement sont le long d'un même corridor et au milieu de ce corridor il y a un restaurant de sushi avec des gros divans, une belle section pour fumer des cigarettes et 3 ordinateurs avec Internet. J'étais prêt pour la nuit. 

Je m'installa à un ordinateur jusqu'à ce qu'une dame m'avertisse que je devais libérer l'ordinateur. Elle disait que j'y étais depuis trop longtemps et que je devais laisser la place aux gens qui attendaient. J'étais pas très content. Je ne lui ai pas manqué de respect mais je cherchais la réplique qui allait exprimer mon mécontentement. Trop fatigué pour réfléchir et pour traduire une idée floue en espagnol, je me résigna, salua les amis avec qui j'étais en pleine conversation et laissa l'ordinateur à qui voulait bien le prendre. Pour ajouter à mon mécontentement, je m'aperçus que personne n'attendait après l'ordi. Je décida donc d'aller prendre une marche et d'aller rien acheter au DutyFree. J'ai donc marché tranquillement le long du corridor.

À mon retour, pour me calmer, je me suis payer un gros plateau de Sushi hors de prix et une bouteille d'eau qui coûtait presque le prix d'une bouteille de champagne. J'avoue que les sushis étaient très bons. L'eau elle, elle goûtait l'eau. C'est après avoir mangé que je me suis assis dans le Smoking Bar et que j'ai commencé à écrire ces lignes. J'avoue que ça passe bien le temps. Tu as surement remarqué la montagne de détails pas très important. Dis-toi que tu m'as beaucoup aidé à passer le temps. J'étais donc en ta compagnie une bonne partie de la nuit à Lima. Tu savais pas que t'étais venu faire ton tour à l'aéroport de Lima? Et bien, maintenant tu le sais. On a fumé des cigarettes ensemble une bonne partie de la nuit!

Il est maintenant 3h15 du matin. Mon prochain vol n'a pas encore de porte d'assigné. Dans une heure, je crois que ce sera fait. Je pourrai me rendre à ma porte et faire une petite sieste avant de me ré-envoler. Les madames sont gentilles ici. Ils viennent te réveiller quand c'est le temps d'embarquer. Voyons voir comment tout va se dérouler. Pour l'instant, j'attends qu'un ordinateur se libère. Les 2 mêmes personnes occupent les ordinateurs depuis plus d'une heure. J'pense que j'vais aller leur dire que leur 20 minutes sont écoulées! Hahaha.

Après une heure et demi, j'ai délicatement demandé à la dame qui m'avait arraché de mon internet de m'avertir quand un ordinateur se libérait. Elle m'a dit d'attendre une minute. Ce que je fis. Elle me libéra un ordi, je pus donc me connecter.

Le reste de la nuit fut entre-coupée de mini-sieste. J'avais programmé 3 alarmes différentes sur mon téléphone pour être certain de ne pas passer tout droit. À chaque fois qu'une alarme sonnait, j'étais entre deux sieste. Je n'ai finalement pas dormi beaucoup. Le bon côté est que je vais probablement dormir dans l'avion, ce qui fera bien mon affaire. Je serai assis dans ce nouvel avion pendant 7h30. J'aimerais bien en dormir 7. Le voyage passera plus vite. Je suis maintenant assis à la porte 16. L'embarquement se fait rapidement.

Mon vol vers Buenos Aires se résume facilement. Je n'ai pas eu de grosses madames à côté de moi. Mieux que ça, j'avais personne à côté de moi. J'imagine que cette place était donc pour toi. Tu m'excuseras, j'ai fini par faire la sieste étendu sur les deux bancs. Je me suis réveillé pour le déjeuner, puis rendormi, puis re-réveillé 15 minutes avant d'arriver à Buenos Aires. Le vol s'est donc très bien passé et m'a semblé très rapide. Je crois qu'en 5 minutes, j'avais récupéré mes bagages j'étais assis dans un taxi. Je m'attendais à une course de taxi de 1h30 mais en prenant l'autoroute, j'étais rendu à mon hotel en 25 minutes. Décidément, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. 

Je fais donc profiter de Buenos Aires pour avoir de belles choses à te raconter. D'ici là, je t'embrasse fort, je vais prendre beaucoup de photos pour partager ça avec toi. On se voit bientôt. Je t'aime beaucoup. Bon dimanche.


Portoviejo

Bonjour Grand-Maman. La semaine à Canoa a passé très vite. L'hostal où je logeais était très joli, le service était très familier et Popo s'est rapidement imposé comme gardien de sécurité. Le déjeuner était servi jusqu'à 11h30 et était toujours servi avec un jus de fruit frais qui changeait à chaque jour. j'avais donc mes oeufs, mon pain, mon fruit, du beurre, de la confiture et un café (que je pouvais changer par un chocolat chaud. Mes journées commençaient donc toutes en beauté.

Ma chambre, bien que petite, était propre et avait une grande fenêtre. Les toilettes et les douches étaient communes mais toujours libres et propres. J'ai encore de la difficulté avec le papier de toilette. À plusieurs endroits, dont Canoa, à côté de chaque toilette il y a une petite poubelle pour y jeter le papier. J'avoue que j'ai oublié une fois et même après avoir tiré la chasse deux fois, le papier flottait encore à la surface. Je suis donc sorti discrètement en me disant que personne pouvait savoir que ça venait de moi. La toilette ne s'est pas bouchée de la semaine. Fiou.

La température sur la côte est très chaude. Le soleil nous plombe directement sur la tête et la mer est très pratique pour se rafraîchir. Je me suis rapidement procuré une belle bouteille de crème solaire avec le chiffre le plus haut que je pouvais trouver. J'ai donc passé la semaine enduit de 70. Je me fou un peu du bronzage. Je préférais être blanc que rouge. Malgré la 70, j'ai quand même un beau petit teint. Je prenais une belle marche pour digérer mon déjeuner avec Popo et revenais à l'hostal me mettre à l'abri du soleil jusqu'à 15h. Le soleil était beaucoup trop fort pour l'apprécier. À 15h, le soleil était juste correct pour se faire chauffer le dos sans brûler. Et sans oublier le sable blanc qui nous calcinait les pieds. J'ai souvent couru jusqu'à l'eau vu que le sable était trop chaud.

La plage de Canoa est une des plus belles que j'ai vues. Canoa est un tout petit village qui n'est pas encore une destination internationale. Il n'y a donc pas de gros hotels, ni de gros restaurants, ni de MacDonald. Que de petits hostals au look exotique. Murs de bambou, toits de paille et du sable partout (il y en a encore dans ma valise au moment où j'écris ces lignes). Reconnu par les amateurs de surf, c'est donc l'activité principale de la place. J'ai donc appris que les vagues sont comme la température. Certain jours, elles sont belles, grosses et fortes. D'autres jours, elle vont se promener ailleurs. 

J'ai pu voir les surfeurs attendre avec patience tout la journée en attendant LA bonne vague. Certains prédisaient la vague du lendemain, d'autres lançaient quelques prières en l'air pour mettre dame nature de leur côté. J'ai donc réalisé à ce moment que le surf était une activité très religieuse. Comme lorsqu'on part à l'aventure, il faut respecter les vents et les courants. Il faut attendre la bonne vague et en profiter quand elle arrive. Il faut se soumettre aux règles de la nature et surtout, ne pas tenter de les contrôler. C'est un très bon exercice de relaxation qui nous amène à lâcher prise. C'est comme le bon dieu. Ça sert à rien de lui dire quoi faire, c'est lui qui a le dernier mot. Il faut apprendre à l'écouter et aller là où il veut nous emmener. Bref, j'ai terminé la semaine complètement reposé. Je dirais même que j'étais plus que reposé, c'est une excellente alternative aux petites pilules pour les nerfs. 

Bien entendu, même le paradis a ses petits travers. Ici, à part la chaleur accablante, c'étaient les marin-gouins qui nous rappelaient qu'on avait pas quitté la réalité. Oui. Les marin-gouins. Les insectes de toutes sortes sont restés loin de moi depuis que j'ai mis le pied en Ecuador. Je comprends maintenant pourquoi. Ils sont tous à la plage. Par chance, j'avais ma crème à moustique. J'ai trainé cette crème en me disant qu'elle allait peut-être me servir un jour. Eh bien, elle m'a plus que servie, elle m'a sauvé la vie. J'avoue que mon tube de crème à moustique a baissé plus vite que mon tube de crème solaire. Pas que j'économisais la crème solaire mais les insectes étaient plus dur à déjouer que le soleil. 

Dans ma chambre, il y avait un filet à moustique suspendu au dessus du lit que je pouvais rabaisser mais ce filet me semblait rempli d'insectes morts. Je me trompe peut-être mais c'est l'impression que ça donnait. Bien que la fenêtre était équipée d'un moustiquaire, les coins de murs étaient rarement étanches. Il était donc facile pour un petit marin-gouin de venir me visiter. Donc, avant de me coucher, au lieu de mettre ma crème de nuit (même si j'en ai pas), je m'enduisais d'une bonne couche de crème à insecte. Je pouvais donc dormir sans trop être dérangé. Le soir, je devais porter des souliers pour éviter d'avoir les chevilles dévorées et je devais rester loin de tout parfum afin de ne pas trop les attirer. Mais bon, si je n'oubliais pas de me crémer, je n'avais pas à me gratter. 

Sur la plage, à certains moments, une ribambelle de petits crabes sortaient de leur cachette et allaient à la promenade. Au début, j'avais peur de me faire pincer un orteil mais j'ai rapidement compris qu'ils avaient plus peur que moi. Dès que j'approchais, ils rentraient dans leur trou. J'avoue que ça faisait mon affaire. J'espérais seulement qu'ils aient la même attitude avec Popo. Je peux te confirmer que Popo n'a eu aucune mésaventure avec ces petits crabes. Je crois qu'il n'était même pas conscient de leur présence. Que Popo soit loué!

Je me suis donc bien nourri durant cette semaine. À l'hostal, je mangeais mon bon déjeuner du matin et mon spaghetti au fruits-de-mer pour souper. Pour le lunch, j'allais au petit resto au centre devant la plage et j'y mangeais un hamburger délicieux. Le hamburger venait avec un oeuf (oui, j'aime les oeufs) et une tranche de jambon en plus de la galette de steak et du fromage. Bien nourrissant et très bon au goût. Je rajouterai que ce hamburger délicieux ne coûtait que 2$. J'aurais été fou de m'en passer. Bien entendu, les jus de fruits sont servis partout et en tout temps. On est proche du paradis ici (car j'imagine que le paradis est rempli de jus de fruits).

Les soirs de fins de semaines étaient très bruyants mais par chance, la police faisait son tour à 3h précisément et tout devenait désert. Je n'avais donc qu'à attendre à trois heures pour m'endormir ou boire un petit rhum de plus qui m'aidait à fermer les yeux. La semaine, par contre, tout était très tranquille. Je me couchais habituellement assez tôt et profitais du matin pour me reposer. Oui, la première chose que je faisais en me levant était de me reposer. Quoi de mieux! C'est la belle vie. 

Mayco, le gars de Buenos Aires qui est rapidement devenu mon chum, a toute sa famille à Portoviejo. Portoviejo est une petite ville grande comme Joliette à 2h de Canoa. Il m'a donc fortement invité à aller visiter son frère et ses amis pendant que j'étais dans le coin. J'ai sauté sur l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de visiter un nouveau lieu. J'y ai donc passé 2 jours au début de mon séjour sur la côte et 3 jours avant de revenir à Quito. Les gens de Portoviejo, et plusieurs personnes m'avaient prévenu, sont très chaleureux et très accueillants. J'ai donc été reçu comme un roi par Christian, le frère de Mayco, dans sa maison familiale. J'ai donc eu la chance de rencontrer sa mère, son père et d'en apprendre un peu plus sur lui. 

Tous mes repas étaient préparés par madame Itturalde. Du déjeuner au souper. J'ai eu la chance de goûter à la nourriture typique de la côte qui en passant, est excellente. Le jus de fruit fraîchement pressé tous les matins, les lentilles, la viande, la soupe au blé-d'inde, le riz et j'en passe. Je n'avais qu'à sortir de ma chambre et mon assiette bien remplie m'attendait sur la table. Je me suis offert une fois pour laver la vaisselle mais j'ai rapidement senti que mon offre ressemblait presque à un insulte. Même déposer moi-même ma vaisselle dans le lavabo était de trop. Je me suis donc contenté de remercier la mère de Mayco du mieux que je pouvais en soulignant la qualité de la nourriture et la chance que j'avais de partager leur repas. 

La même chose se passait avec les amis de Christian et de Mayco. On me demandait à tout bout de champ si tout était correct pour moi, si j'avais tout ce dont j'avais besoin, si je manquais de quelque chose, si j'avais faim, si j'avais soif, si j'étais confortable, si j'avais chaud, si j'avais froid... Au début, je me demandais si ces demandes n'étaient pas sarcastiques tellement ils se prenaient la tête pour mon confort mais j'ai rapidement compris qu'ils n'étaient que préoccupés par mon bien-être et voulaient s'assurer que je me plaisais en leur compagnie. J'ai rarement été aussi bien reçu et on m'a confirmé par la suite que cette attitude exceptionnelle était typique de Portoviejo. Étonnant mais vrai. Je l'sais, j'y étais.

Contrairement à la chaleur de ses habitants, Portoviejo n'est absolument pas une belle ville. Très sale, aux rues mal éclairées, aux policiers corrompus, un très haut taux de criminalité, une très mauvaise onde (comme ils disent là bas). Je crois que c'est la raison pour laquelle ses habitants sont si chaleureux entre eux. Ils vivent dans un environnement tellement miséreux qu'il reconnaissent l'importance des liens familiaux et amicaux. C'est ma déduction. Chacun vit dans leur petite maison derrière leur gros mur de béton et leur grosse porte de métal. Pour ajouter à tout ça, le quartier ou j'habitais n'était même pas contrôlé par une équipe de policier. La ville avait choisi de couper dans le budget et d'assigner les policiers à un autre quartier. Considérant le haut niveau de corruption de la police locale, j'en étais malgré tout enchanté mais je regardais toujours bien loin devant moi quand je sortais fumer ma cigarette.

Je dois avouer que j'étais malgré tout en quelque sorte protégé. Le grand frère de Mayco et de Christian était considéré comme un dur de dur dans le quartier. Il avait eu beaucoup de démêlés avec les méchants du quartier et avait eu plusieurs problèmes de possession d'arme et de violence. Je n'ai pas cherché à en savoir plus mais Christian m'a raconté qu'il avait reçu des menaces de la part des petits pas fin du coin mais quand ils ont apprit qu'il était un Itturalde (son nom de famille), il n'a plus jamais été achalé. Bon, ce n'est pas mon type d'environnement, c'est même une réalité que je ne connais absolument pas, mais pendant 3 jours, j'avoue que ça m'a rassuré.

Nous avons aussi été contrôlé par les policiers hors du quartier. Nous étions dans la voiture du père de Christian et les policiers se demandaient si nous ne l'avions pas volé. Ils nous ont fait arrêté, sortir de la voiture, mettre les mains sur le capot, écarté les jambes et fouillé. Après avoir vérifié que nous n'étions pas en possession d'armes et après avoir fouillé le véhicule, ils nous ont remercié d'avoir coopéré. J'avais entendu plusieurs histoires de policiers mal intentionnés mais par chance, cet intervention, bien que surprenante, se déroula dans l'ordre. J'ai quand-même eu besoin d'un bon vingt minutes pour me relaxer après cette petite expérience. J'avoue que je me sentais plus en sécurité loin des policiers. Je dois par contre souligner que, pour quelqu'un de la place, cette intervention était tout-à-fait normale et banale. Tout s'est passé dans ma tête. En réalité, j'avais seulement la preuve que ce quartier était contrôlé et que les voleurs de voitures n'y avaient pas la vie facile. Dans les fait, c'est une bonne chose mais dans ma tête jouait un autre film. 

J'ai donc repris l'autobus vers Quito, heureux de m'éloigner un peu de cette chaleur et des maringouins. La dame au comptoir de la compagnie d'autobus était catégorique, Popo était interdit dans l'autobus. Je devais le placer sous l'autobus avec les valises. Bien entendu, je préférais rester un peu plus longtemps à Portoviejo que de faire voyager Popo sous l'autobus. Christian me fit signe de la main d'attendre un peu. La dame a fini par lui dire qu'il devait parler directement avec le chauffeur. Christian a été capable de convaincre le chauffeur d'autobus de laisser monter Popo et le reste du voyage se déroula sans problème. Quito, home sweet home. 

L'autobus prit donc la route à 22h30 pour nous déposer à Quito à 5h30 du matin. En débarquant de l'autobus, je me senti finalement à la maison. Je pris un taxi qui me déposa à la porte et je regagna mon lit afin de terminer ma nuit. Plus que quelques jours avant de m'envoler pour Buenos Aires. Jamais je n'aurais pensé voyager à ce point et vivre autant de belles choses. Comme la vague sous la planche de surf, si on la prend quand elle passe, qu'on la respecte et qu'on garde notre équilibre, on découvre de merveilleux paysages jusqu'à présent inconnus. Je te laisse donc surfer sur cette pensée avant de t'amener avec moi jusqu'en argentine. Je pense souvent à toi et je t'embrasse fort. Bonne nuit Grand-Maman.

samedi 30 mars 2013

Canoa

Bonjour Grand-Maman

Quito copie de copie de copie. Tellement qu'à mon retour à Quito, j'étais content d'être enfin à la maison. Quito copie de copie parce que je retourne chercher de nouveaux fruits à la même petite madame (oui, elle est petite) qui me charge encore le prix d'une carotte pour un beau sac plein de légumes. J'peux faire une sauce à spaghetti excellente pour 4 personnes avec 0.76$ pis ça inclut le jus de fruit. Quito copie parce que tout ce que je fais maintenant, je l'ai déjà fait au moins une fois. Je suis confortable, je parle et je comprends l'espagnol, je travaille pour un client de Quito et si je sors sans Popo, tout le monde me demande "donde esta el perrito?" (où est le petit chien?). Quito est un bon centre et en plus, il est nourri par quelques amitiés qui se sont développées. Ceci étant la trame de fond de ma vie Quiteñenne.

Dans le concret, j'ai beaucoup de travail. Le fait que je sois à Quito ne change absolument rien à ma vie professionnelle. Surtout depuis mon quart de travail au Machu Picchu. Mais en plus du travail, je passe beaucoup de temps à converser avec Mayco, un garçon que j'ai rencontré à Buenos Aires. Je ne m'attendais absolument pas à faire la grande rencontre là-bas mais c'est arrivé. J'en suis bien surpris et bien heureux.

Le voyage que je viens de faire a duré plus d'un mois. Un mois et une semaine pour être exact. Je dois me reposer de cette aventure. Bien que merveilleuse, je ressent la fatigue que je retenais. Les fruits sont bons, les sorties sont rares et je dors bien. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

L'ensemble de cet oeuvre (le travail, Mayco, le voyage) a cogné à ma porte et m'a fait voir une opportunité que j'avais. Repartir en voyage! Je me débrouille pour trouver un billet d'avion pas trop cher et je retourne à Buenos Aires. Go. Je mets toutes mes jobs à jour, je balance mon budget, je regarde mes dates et j'achète mon billet. Je pars donc du 11 au 29 avril pour Buenos Aires. J'aime bien ma vie de ce temps ci! Jajajaj

Mais, que faire en attendant? Aller attendre sur la plage! Mon travail? Je mets mon mini ordi dans mon sac à dos à l'instant. Problème, nous sommes en pleine semaine sainte. C'est à dire que les autobus sont pleines, les hostals sont pleins et les prix ont doublé. Les quatre lignes d'autobus qui font le trajet affichent complet. La location d'une voiture coûte beaucoup trop cher. Je n'ai pas assez d'amis pour qu'un d'entre eux s'offre pour venir me reconduire. C'est quand même 10 heures de voiture. Je ne sais trop quoi faire.

Je demande conseil à Daniel. Il me répond qu'à ma place, il se rendrait directement au terminus et trouverait le moyen de voyager. Il m'a dit que tout ne dépendait que sur ma volonté d'aller à la plage. Je devais donc faire pas à pas sans savoir ce que le pas d'après me réservait.

Il me restait la question Popo à régler. Aller à la plage voulait dire, aller à la plage avec Popo. Le chauffeur d'autobus peut refuser l'accès à l'autobus à Popo à tout moment (ça fait beaucoup de "à") sans parler de toutes les affiches interdisant les chiens à bord des autobus. Popo part donc sur une mauvaise note. Vamos (allons-y)! Il y a beaucoup de portes à ouvrir mais je sais que la plage se trouve derrière la dernière. 

En sortant, je m'informe au gardien de sécurité, qui se trouve aussi à être ami de Popo, quel serait le prix d'un taxi pour Quitumbe (la station centrale d'autobus de Quito). L'information est importante parce que le trajet en taxi prend une heure. Je me fait dire qu'un prix raisonnable serait entre 20$ et 25$. Le premier taxi que j'arrête me demande 12$ pour la course. Vamos!

J'arrive au terminus (que je connais déjà) et je vois la foule qui se prépare à se déplacer. Un gros transit bien rempli. Des gens partout. Certains font la file, d'autres cherchent la file ou d'autres cherchent le comptoir, parmis la centaine de comptoirs, qui l'amènera à la plage. Je vois des files à faire rougir le boxing day. Je n'ai jamais vu l'aboutissement de cette file. Où allaient tous ces gens, j'en ai aucune idée. Chose certaine, j'allais plier au besoin mais je ne voulais vraiment pas avoir à faire cette file.

Parmi les gens, j'entendis quelqu'un donner des indications à un voyageur. Je me suis dirigé vers cette personne pour lui demander où était le comptoir pour Puerto Viejo. Il me répondit qu'il était de l'autre côté du mur. J'avais aucune idée qu'il y avait plus de guichets de ce côté. Je traverse donc et le premier guichet est celui d'une compagnie d'autobus qui m'avait été suggérée. Jack Pot! Mais pas trop vite. Plusieurs comptoirs affichent complet. Qu'affiche le mien? Je demande un passage pour Puerto Viejo, la dame m'informe que le prochain siège disponible est à 20h. Il est 19h. Après avoir finalement compris qu'il n'y avait pas de problèmes, pas de pogne, pas de surprise, j'ai demandé combien coutait le billet. 12$. Vamos!

Popo était bien confortable dans son sac. Je le portais à l'épaule et nous allions bien tous les deux. J'avais attaché un t-shirt au haut du sac et je pouvais le renverser sur la tête de Popo pour le cacher complètement. Oui, sans ça, sa tête sort du sac. Il dort habituellement la tête sous les couvertes, il retrouvera donc cet ambiance feutrée lorsque nous serons dans le feu de l'action.

Nous attendons l'embarquement assis près du lampadaire, près des gardes de sécurité, de la mère avec ses enfants et des deux gars aspirés par leur iphone. Je me suis fait dire par plusieurs personnes de faire très attention à ce terminal d'autobus, que ça pouvait être très dangereux. J'ai eu beaucoup de difficulté à comprendre, dans les faits, ce que voulait dire "faire attention". Est-ce qu'il y a des fuites de gaz et je peux exploser en m'allumant une cigarette? Est-ce que Jack L'Éventreur se tient entre la porte 29 et 32? Est-ce que je dois renforcir les courroies de mon sac à dos avec de la chaîne? J'ai entendu parlé du voleur à la lame de rasoir. Il coupe la ganse de la sacoche peut donc partir avec facilement. Bon, les ganses de mon sac à dos sont plus robustes que celles d'une sacoche mais quand même... Faire attention à quoi?

Derrière moi, tout le long, il y avait une clôture qui se ramenait sur la gauche. À droite, la porte principale avec les gens qui arrivent du petit pont. Des gardes de sécurité. Devant moi, des gens qui attendent, qui discutent, des enfants qui jouent, des chiens qui sentent les poubelles, des agents de police qui fument des cigarettes, des autobus qui arrivent, d'autres qui repartent. Honnêtement, tout ce qu'il y a de plus normal. Je garde quand-même un oeil attentif à tout en tout temps, je me méfie même des enfants de 8 ans. Dans la Mariscal, à Quito, les enfants passent derrière toi et prennent ce qui dépasse de tes poches. Mais ici, l'endroit est plein de gens qui vivent leur vie, qui font leur choses. Je dois donc trouver le moyen de profiter de cet ambiance amicale et chaleureuse et m'attendre au pire en même temps. J'y arrive.

J'embarque dans l'autobus. Popo fait ça comme un chef. Le garçon à côté de moi me renseigne sur le trajet vers Canoa. Je sais que je dois descendre à Puerto Viejo. Prendre un autobus pour Bahia de Caraquez et y prendre au autre autobus pour Canoa. Je n'attends pas plus que 30 minutes par arrêt, le voyage est long mais je finis par ouvrir la dernière porte. Je suis parti de la maison à 18h et je suis arrivé à la plage à 9h le lendemain matin. Tous les hotels sont remplis. Je fini par trouver une chambre au gros prix (30$), j'y dépose mes sac, voilà, je suis arrivé.

Je peux te confirmer que je n'ai rien fait de la journée. Assis sur une terrasse, face à la mer, à converser avec le nouvel ami néo-zélandais. La journée fut très divertissante. J'ai terminé ça au soleil couchant en prenant une belle marche de plage avec Popo. Carte postale. La plage était remplie de bâtons. Le paradis de Popo.

Petite sieste de soirée, dernière promenade avant le dodo. L'endroit est très tranquille, bien que les petits commerces de la plage se battent entre eux pour savoir qui mettra sa musique la plus forte, la plage est tellement grande qu'il est très facile de se sortir de tout ce bruit. Je termine d'écrire ces lignes étendu dans le hamac sur la terrasse de mon hostal. La nuit dans un lit sera bonne. Voyons voir quel type de journée demain sera. Bonne nuit grand-maman.

 

mercredi 6 mars 2013

Buenos Aires

Bonjour grand-maman. Ouf. Par où commencer... Ah oui, Buenos Aires. Buenos Aires est une ville portuaire au centre de l'Argentine, côté océan Atlantique. Cette ville est différente de toutes les autres villes d'Amérique du Sud que j'ai vues. Bien entendu, toutes les villes ont leurs particularités mais celle-ci est à part des autres. Il y a eu, il y a plusieurs années, un énorme débarquement d'italiens et d'espagnols qui se sont établis ici en apportant leur culture avec eux.

Aujourd'hui, la population est à majorité blanche, l'architecture est clairement d'inspiration européenne. Les portes des maisons sont très hautes, les plafonds font souvent deux étages de haut et portes et fenêtres s'allongent jusque là. À chaque étage, un petit balcon pas très profond donne sur la rue. Les balcons sont souvent fleuris ou remplis de verdure. 

Les petites rues serpentent la ville. Pour s'y déplacer, il y a un système d'autobus que je n'ai pas encore réussi à déchiffrer. On doit payer avec de la monnaie dans une petite machine. On doit dire le prix au chauffeur qui valide par la suite le montant payé. On m'avait dit que l'autobus coûtait autour de trois pesos, j'ai donc tenté de valider cette information avec le chauffeur d'autobus mais ce dernier a pris ma question pour une affirmation.

Ça me fait penser à quelque chose, une particularité de la langue espagnole. Voici un exemple. En français, si je veux savoir si tu as du lait je vais commencer ma phrase par "Est-ce que.." puis je vais parler du fait que "tu as du lait". Ça donne "Est-ce que tu as du lait ?". En espagnol, on ne dit que "Tu as du lait" mais on change l'intonation du dernier mot pour montrer que c'est une question. Ça donne donc: "Tu as du laiiiiiit?". Tranche de vie.

Buenos Aires... Ah oui. 12 millions d'habitants. Montréal me parait minuscule maintenant. Je suis dans un quartier qui s'appelle San Telmo. On y retrouve beaucoup d'auberges, d'hôtels et de restaurants. J'ai, en plus de ça, appris très rapidement que Mafalda habitait près d'ici. Je n'avais pas souvenir que l'auteur était de Buenos Aires et je savais encore moins que Mafalda était honorée à quelques rues d'ici. Ma première promenade fut dans cette direction. Je découvris sur le coin d'une rue, assise sur un banc de parc, une petite statue de Mafalda. Elle passe sa journée à être Mafalda pour les gens qui veulent se faire prendre en photo avec Mafalda. Et crois-moi, il y en a beaucoup. 

Contrairement aux petites rues, les artères principales sont larges et en excellent état. J'ai traversé une rue qui comptait 6 voies de chaque côté. Les trottoirs sont habituellement pavé et les passages à piétons sont bien organisés. Pour ce qui est des petites rues, c'est une toute autre chose. Si on parle de signalisation, on aura pas grand chose à dire. Pour la première fois dans ma vie, je découvre les intersections sans stop, ni d'un sens, ni de l'autre. J'essaie encore de comprendre comment gérer ça. C'est premier arrivé, premier servi. Très intéressant.

La monnaie ici est le pesos argentin. Je compte sept pesos pour une piasssse. C'est très étrange de se promener avec plusieurs billets de 100 pesos dans les poches quand, dans le fond, 100 pesos vaut autour de 15$. Il y a plusieurs guichets automatiques un peu partout et la majorité des banques acceptent ma carte. Je retire donc directement des pesos.

Dans l'autobus, avant d'arriver, nous avions trouvé un hostal intéressant dans notre guide du voyageur. Un taxi à partir du terminus d'autobus nous a coûté très cher, notre petit guide nous avais prévenu. Le chauffeur de taxi, lorsqu'il voit que tu ne connais pas la ville, fait plein de détours pour faire monter la facture. Il t'explique que l'autre route est complètement congestionnée et que ce chemin est plus rapide. Mais bon, on a pu se rendre à l'hostal avec toutes nos choses.

L'hostal s'appelle l'Ostinatto et est un endroit merveilleux. Les gens qui y travaillent sont toujours très sympathiques. Ils répondent très bien à mes questions sur la ville et ne cherchent qu'à rendre mon séjour le plus agréable possible. L'endroit est très propre. Il y a une grande cuisine avec 3 poêles au gaz à notre disposition. En bas, il y a un endroit avec une télévision et de gros divans pour les journées de pluie. En haut, sur le toit, une très jolie terrasse pour prendre du soleil. L'édifice compte 5 étages et a un ascenseur qui dessert tout ça. L'ascenseur peut contenir 3 personnes et les portes doivent être bien fermées pour fonctionner. L'ascenseur est dans une boîte ouverte au milieu de la cage d'escalier. C'est très étrange de voir le câble qui retient tout ça. 

On y retrouve aussi sur la mezzanine un endroit avec des ordinateurs et un grand divan. Un autre grand divan dans l'espace de réception permet d'aller y relaxer. Ajoute à ça une salle de yoga, une salle de cours d'espagnol et un bar qui fait boire les gens jusqu'à 1h30, heure idéale ici pour aller danser dans les clubs. Les clubs sont ouvert jusqu'à 6h ou 8h du matin mais je n'ai pas pu m'en assurer personnellement. La fatigue me prend habituellement bien avant.

Il y a donc bar et réception au premier plancher, cuisine au deuxième, chambres partagées au deux et au trois, chambres privées et yoga au quatre puis appartements et terrasse au cinq. Une ouverture permet de voir jusqu'à la réception à partir du cinquième. Considérant que chaque étage est presque l'équivalent de deux, ça fait haut!

J'ai dormi dans plusieurs types de chambre. Premièrement, une chambre partagée à quatre personnes. Puis, un soir de luxe, je me suis payé une chambre privée. C'était bon de pouvoir fermer la porte et de me reposer. Finalement, question budget, je suis retourné dans une chambre partagée. Nous sommes huit. Un mur sépare la pièce en deux. Il y a deux lits à deux étages de chaque côtés avec, pour chaque lit, un meuble où on peut y mettre nos choses et le barrer.

Je préfère de loin la chambre privée mais la chambre partagée me coûte 10$ par nuit, déjeuner inclus, contrairement à 50$ pour la chambre privée. Aux grands maux les grands moyens. Je dois quand même dire que les chambres sont très jolies. Les murs et les plafonds sont tout blanc, la literie et les lits aussi. Nous avons deux grandes portes doubles qui donnent sur le petit balcon. Le soleil et l'air frais peuvent facilement circuler. La seule chose qui m'a un peut déplu fut mon réveil de ce matin. Les jeunes filles, avec qui je partageais la chambre discutaient entre elles tout près de mon lit. Jusque là, ça va. Il était quand même tard et ça vient avec le bas prix. Mais à un moment, je sentais mon lit bouger. Je me suis dit que peut-être que quelqu'un voulait regagner le lit d'en haut. Mais non. Une des filles était rendue assise sur mon lit pour être plus confortable dans cette discussion. J'ai donc décidé de me lever, de me poser à côté et de lui jeter un regard jusqu'à ce qu'elle me rende mon lit. Elle a tout simplement souri et m'a dit : "Good morning !". Ce à quoi j'ai répondu : "Non". J'ai quitté la chambre et je suis allé me chercher un café.

Les déjeuners à l'hostal sont simples mais remplissent bien le petit creux de la nuit. Il y a du pain, du beurre, des céréales, du lait, de la confiture, de la boisson à l'orange, du café et du "Dulce de Leche" qui est comme un genre de caramel mais à base de lait. Un peu trop sucré pour mon déjeuner. Il manque surtout les oeufs, la saucisse et le bacon. Je me suis donc acheté des oeufs que je laisse dans le réfrigérateur commun. Le café n'est pas non plus très bon mais j'avoue que je préfère de loin le café espresso. J'ai donc trouvé un petit resto à un coin de rue où je peux y commander mon café. La dame qui m'a servi la première fois n'a même pas bronché quand je lui ai demandé de la glace pour mon café. Car lorsqu'il fait chaud, j'aime mon café bien glacé. Et ici, il fait chaud. Tu sais, ici c'est l'été!

Comme tu sais, j'ai eu beaucoup de travail à livrer. J'ai principalement travaillé tous les jours un bon huit heures. L'hostal et sa terrasse sont des lieux excellents pour travailler. Le signal internet se rend même jusqu'à l'entrée de la terrasse. Il y a un frigo au premier plancher avec bière, eau, liqueur et jus. Je n'ai qu'à me servir et en aviser la réception. Ça me fait sentir un peu plus à la maison. Pour éviter les surprises, je paie ma note régulièrement. 

J'ai quand même pu découvrir un peu la ville de soir. Plusieurs personnes passent par cet hostal. Il y a un gros roulement. Il est donc très facile d'y rencontrer des gens qui sont ici pour les mêmes raisons. J'apprends à reconnaitre le nom des rues, le nom des quartiers, les différents points d'intérêts. J'ai été convaincu pendant plus d'une semaine que l'est se trouvait à l'ouest. Je dois encore me rappeler que les digues sont à droite en sortant de l'hostal et non à gauche.

J'ai terminé la principale partie de mon travail hier matin. Je suis donc en vacances, dans mes vacances de vacances. J'ai regardé la carte de la ville plus attentivement et, avec quelques amis, nous sommes sortis faire un safari photo. Nous avons pris le colectivo (autobus) vers un quartier nommé Caminito, ou quelque chose comme ça. Anciennement, ce village situé directement dans une petite baie, était un point central pour les bateaux de la région. Chacun entretenait son bateau et l'utilisait pour ramener du poisson. Les maisons de Caminito sont de toutes les couleurs. La même maison peut être rouge et verte et bleue et jaune. J'ai appris que les propriétaires de bateau utilisaient les surplus de peinture à bateau pour rafraîchir la maison. C'est donc une palette de petits restants de peinture. Aujourd'hui, il n'y a plus vraiment de petits restants de peinture mais les gens ont gardé la tradition.

Ce centre très touristique est malgré tout, très petit. Un quadrilatère de restaurant, de terrasse, de musique et de tango dans la rue, de petites boutiques et de petits kiosques. Le stade de soccer est aussi juste à côté. L'endroit est donc parsemé de boutiques à l'effigie de l'équipe locale. Les supporteurs de l'équipe ici sont très passionnés. Ils affichent leurs couleurs très clairement. Les supporteurs de chaque équipe sont dans 2 sections du stade différentes et n'utilisent pas les mêmes portes. Ils chantent sans arrêt les chansons du répertoire de l'équipe pendant presque les deux heures précédant le match. C'est un autre style de TailGate du football américain.

Je suis rentré en contact avec l'ami d'un ami de Quito et la cousine d'un ami de Lima qui vivent à Buenos Aires. J'ai donc eu la chance d'avoir des petites visites guidées de quartiers que je n'aurais jamais connu sans eux. Quoi de mieux que quelqu'un de la place pour alimenter le voyage. Daniel étant parti à Punta Alta rejoindre sa copine, les nouveaux amis ont pu me trainer un peu partout. 

Il me reste encore 4 jours à Buenos Aires. J'aime beaucoup cette ville. Si le coût de la vie ressemblait plus à celui de Quito, ça serait parfait. J'ai toujours derrière la tête mon billet d'avion Quito-Buenos Aires pour le 10 avril mais j'vais commencer par revenir à Quito. 

Sur ce, si tu passes par l'Ostinatto, arrête me dire bonjour! La bière est pas cher.

mercredi 20 février 2013

Bolivie

Bonjour grand-maman. Le voyage est tellement plein de merveilles que je manque de temps pour te le raconter. Alors voilà.

Après notre visite du Machu Picchu, nous avons regagné Cusco où nous avions laissé nos grosses valises. Le retour vers Cusco qui devait prendre de deux à trois heures nous en pris six. Premièrement, un problème inconnu avec le train a retardé le départ d'un peu plus d'une heure. Les employés de la gare nous ont simplement expliqué que ce voyage en train était en fait un service d'évacuation. Rassurant! À cause des pluies intenses le courant de la rivière était rendu trop fort et le Machu Picchu devait fermer pour une période indéterminée. J'ai appris par la suite que cette situation n'avait rien d'exceptionnelle et qu'il était coutume de fermer le site pour en faire l'entretien ménager. Ce que je ne comprend pas est pourquoi un train qui offre un service de transport part à l'heure et un train qui offre un service d'évacuation part en retard. Une chance que la situation n'était pas dangereuse. Certaines personnes ayant un billet comme nous n'ont pu prendre le train. Nous avons eu la chance d'être sélectionné pour le voyage. Les numéros de sièges étaient inutiles. Nous nous sommes fait assigné des places qui n'étaient pas les nôtres et plusieurs personnes avaient le même billet. Nous étions soulagés d'être assis prêts à partir.

Une fois le train en marche, on a dit que le train allait nous débarquer à une autre gare que celle inscrite sur notre billet. Je n'ai jamais su pourquoi. Par chance, les gares n'étaient pas très loin les unes des autres. En débarquant du train, on a pris une petite marche vers la place principale du village ou des mini-bus attendaient les touristes. Il y a beaucoup de ces mini-bus en Amérique-du-sud. À chaque fois, j'essaie de trouver une raison ou une alternative pour ne pas avoir à les prendre. Elle sont de la taille de la camionnette bleue que papa avait mais les bancs sont si rapprochés qu'elle peut contenir une quinzaine de personnes. Rien de bon pour les claustrophobes! 
Cette fois-ci, je n'ai pas eu le choix. 

Le Machu Picchu, le train et l'auberge à Agua Caliente ont tellement coûté cher que nous devions nous contenter des ressources pour petit budget. Je dois t'avouer qu'une fois assis et en route, cette fourgonnette était moins pire que je pensais jusqu'à ce que... le moteur surchauffe. 

Il était rendu 7h30. Toutes les bouteilles d'eau de mes compagnons voyageurs avaient maintenant servi à refroidir le moteur mais une fuite l'empêchait de garder sa fraîcheur. Nous étions donc sur le bord de la route à attendre que le conducteur trouve une autre solution que de nous faire dormir dans l'accotement quand un autre mini-bus rempli de gens s'arrêta derrière nous. Sans attendre, je demanda à ce nouveau chauffeur combien de places disponibles il avait. Il me répondit qu'il n'avait aucune place de disponible mais que nous pouvions quand même tous monter à bord de son véhicule. Vive la logique de l'Amérique-du-sud. Nous sommes donc tous montés à bord de ce nouveau véhicule en nous serrant les uns sur les autres entre les bancs déjà remplis de gens. 
Les situations qui sortent du commun amènent les gens à discuter beaucoup plus entre eux. C'est à ce moment que nous avons rencontré Joseph, Jacob, Mathieu, Lio et Pia. 

Pour ma part, je n'étais pas embêté par la situation. Ma visite du Machu Picchu m'avait rempli d'énergie, je n'avais aucun plan pour la soirée, aucun avion à prendre, aucun rendez-vous ou échéancier à respecter. Cette petite aventure faisait partie du voyage et nous a fait rencontrer des gens qui, eux-aussi, avaient beaucoup d'histoires à raconter. 


Nous sommes finalement arrivé à Cusco vers 8h30 et avons convenu de se retrouver un peu plus tard pour partager une bière et d'autres histoires. Nous nous sommes donc retrouvés dans un bistro irlandais à partager les histoires de 2 japonais de Tokyo, un chinois de Hong-Kong, son frère de Vancouver, un français de Paris, un Daniel de Quito et moi de Joliette. La soirée fut très agréable et remplie de rires.

Le lendemain, les amis japonais ont pris l'avion pour Paris. Mathieu de Paris, Joseph de Vancouver et Jacob de Hong-Kong s'en allait dans la même direction que nous. Nous avons donc acheté des billets sur le même autobus. Prochaine destination, Puno. 


Ce village, à presque 8h vers l'est, est à la frontière de la Bolivie sur la rive du la Titicaca. Je dois t'avouer que je m'étais donné un défi. Jamais je n'avais pensé aller faire un petit tour au lac Titicaca. Je ne savais même pas si ce lac était en Amérique, en Afrique ou en Chine. Je me suis donc dit que ce genre d'opportunité n'arrivait qu'une fois dans une vie et que je devais en profiter. Alors, dès mon arrivée, pendant le lever du soleil, j'ai fait un petit caca dans le Titicaca. Dure à battre comme anecdote, tu trouves pas?

Puno est un petit village portuaire avec une promenade le long du lac. Nous avons pris plusieurs photos du soleil qui se levait et nous nous sommes dirigés vers le marché public afin de se trouver à déjeuner. Nous avons trouvé un lieu où quelques personnes mangeaient. Je me suis dirigé vers la femme au chaudron et lui demanda cinq portions. Je n'avais aucune idée de ce que je commandais, tout ce que je savais? Nous étions cinq et nous avions faim. Elle nous servi chacun un immense bol de soupe contenant deux patates, un morceau de viande de mouton encore attaché à son os et quelques légumes. C'était très étrange comme déjeuner mais en quelque part, si je me suis rendu jusque là, c'est pas pour manger des FrootLoop.

Le déjeuner terminé, nous avons regagné le terminus et avons pris un autre autobus. Celui-là contournait le Titicaca pour nous déposer sur la rive opposée dans un petit village de vacanciers nommé Copacabana. Non, ce n'est pas le Copacabana de la chanson mais tant qu'à moi, ça le vaut cent fois. Pour atteindre ce village, nous devions passer les lignes. C'était notre entrée bolivienne. Le lac Titicaca est sur la frontière Péru-Bolivie. Cette frontière fut la plus agréable à traverser. Nous devions débarquer de l'autobus, enregistrer notre sortie du Péru, franchir un petit pont à pied, enregistrer notre entrée en Bolivie et regagner l'autobus qui nous y attendait. Les douaniers boliviens étaient impressionnants. Leur uniforme de l'armée et l'absence de sourire étaient un peut intimidant mais j'ai rapidement réalisé qu'il en était tout autre. C'était en fait un groupe de pince-sans-rire. J'ai beaucoup aimé cette expérience, nous avons bien ri. Je repasserais cette frontière n'importe quand.

Après avoir regagné l'autobus, une rapide promenade dans les montagnes sur la rive du lac et nous nous retrouvions à Copacabana. Minuscule village avec une plage et plusieurs petits bateaux ancrés près de la rive. Nous avons passé la journée assis au soleil brûlant sur la terrasse du restaurant face au lac. Nous y avons mangé, bu et fumé. Pourquoi aller ailleurs quand Mickey subvenait à tous nos besoins. Un groupe de musiciens ambulants sont venu nous présenter un petit spectacle en soirée. Un ensemble jazz aux accents sud-américains, je pouvais pas mieux demander.

Le lendemain, Copacabana était sans eau et sans électricité. Nous avons rapidement convenu qu'il était temps de partir. Nous avons pris un autobus vers La Paz, capitale de la Bolivie. Cette ville n'est pas très jolie et la Bolivie est loin d'être reconnu pour sa gastronomie. Daniel m'avait prévenu de cette lacune mais je ne m'attendais pas à si pire. Je te le dis, à moins que de vouloir manger un hamburger sur la rue, ne va pas Bolivie pour souper. 


L'hostal que nous avons trouvé était pour sa part très bien. Le "Lonely Planet South America", livre de référence pour tous les voyageurs d'Amérique du sud, nous a bien servi encore une fois. Plusieurs chambres avec de gens de partout. Nous avons partagé une chambre avec deux français. Nous étions donc sept dans une chambre avec 4 lits à deux étages. C'était la première fois que je prenais un lit dans un dortoir. Nous avions chacun un case sous notre lit que nous pouvions barrer avec un petit cadenas. Pour 6$ chacun, ça me paraissait très raisonnable. Sans compter le bar au premier plancher où nous avons dansé toute la nuit avec de gens de partout dans le monde. La table de pool, l'internet sans fil et la grande terrasse sur le toit ont bien servi cette soirée de St-Valentin. J'ai bien aimé mon expérience à La Paz mais seulement à cause de cet hostal.

Le lendemain, notre petit groupe s'est séparé en deux. Les chinois sont restés à La Paz et Mathieu, le nouvel ami parisien, a pris l'autobus avec nous pour se rendre à Uyuni, petit village de Bolivie à 14h de La Paz d'où partent les expédition vers le "Salar" (le désert de sel). Je n'avais jamais entendu parlé du Salar mais je suis très content d'y avoir mis les pieds. 


Nous avons passé la première journée à boire une petite bière sur la place centrale (activité normale pour ce lieu) à discuter avec d'autre voyageurs de leurs aventures et à rechercher une bonne agence pour nous emmener dans le désert. Il y avait des tours de un, deux, trois ou quatre jours de disponibles. Le tour de 1 jour nous emmenait au cimetière de train, au marché de souvenirs puis au désert de sel. Les tours plus longs nous emmenaient voir des geysers, ces colonnes d'eau chaudes crachées très haut dans le ciel. On pouvait aussi y voir des volcans en activité, des arbres de roche, se baigner dans des sources d'eau thermales et admirer des montagnes multicolores. Le grand tour était très intéressant mais demandait un budget plus important et nous emmenait jusqu'au Chili.

Nous nous sommes donc contenté du tour de un jour. Nous nous sommes pris en photo dans des locomotives toutes rouillées et avons mangé dans une maison construite en brique de sel. Le désert, pour sa part, est immense. Il s'agit d'un lac d'eau salé de 12000 km carré qui s'est asséché. Il est donc recouvert d'une croute de cristaux de sel. Quelque fois, une fine couche d'eau le transforme en un miroir tout blanc. D'autre fois, lorsque sec, il ressemble à un lac enneigé. Sans référence de distance, il est très facile de prendre des photos truquées. Je me mets devant la caméra, tu te rends plus loin derrière moi, je tourne la paume de la main vers le ciel et si la caméra est bien dirigée, la photo donnera l'impression que tu es debout dans ma main.

À part prendre des photos, il n'y a pas grand chose d'autre à faire autre que d'admirer cette merveille de la nature, se recueillir et apprécier la chance qu'on a d'y être. J'ai dû toucher le sol puis lécher mon doigt afin de réaliser vraiment où j'étais et je te le confirme, le sol est fait de sel et ce à perte de vue.

Nous nommes revenu du désert pour regagner Uyuni vers 5h30. À notre grande surprise, nous avons croisé Joseph et Jacob, les amis chinois, qui venaient d'arriver à Uyuni. Quelle belle surprise! Nous avons donc souper ensemble avant de reprendre un autre autobus. Nous avons donc acheté un billet d'autobus pour le soir même afin de regagner Villazon, petit village vers le sud à la frontière de l'Argentine. 


Nous sommes parti de Uyuni à 20h pour arriver à Villazon à 5h30. Cet autobus était sans contre-doute le pire autobus de tout mon voyage. J'avais les genoux qui rentraient dans les coins de métal du banc d'en avant. Lorsque je voulais baisser mon banc pour dormir, en plus de baisser, il avançait, ce qui me donnait encore moins d'espace pour mes genoux. C'était mon premier autobus qui était pire qu'un avion.

Pour en rajouter, la route était très sinueuse et même inexistante par moments. Chaque bosse me cognait un peu plus les genoux sur les vis de métal. Chaque voiture que nous croisions me faisait serrer un peu plus les dents. La route pouvait accomoder une voiture de large. Je n'ai aucune idée comment nous avons fait pour passer deux de large. Il y a une route en Bolivie qui se nomme "La route de la mort" et qui est célèbre pour ses éboulements de terrain, ses falaises, ses précipices et ses ravins. Elle n'est que touristique et rend heureux tous les aventuriers en quête de sensations fortes. Je crois que les voitures n'ont plus le droit d'y aller. Tout ça pour dire que la route que nous avons pris n'attire pas la critique seulement parce qu'il y en a une pire juste à côté.

En résumé, je n'ai pas vraiment dormi de la nuit. Nous sommes arrivés à Villazon à 5h du matin et nous y avons acheté notre billet pour notre dernier autobus avant Buenos Aires. Cet autobus étais dispendieux, le billet coûtait 90$ mais offrait des sièges "cama" qui pouvait se pencher assez pour se transformer en lit. J'aime beaucoup ce genre d'autobus. Il est habituellement très confortable. Le trajet entre Villazon et Buenos Aires dure un peu plus que 24h. J'ai insisté pour prendre l'autobus de luxe, surtout après le dernier trajet.

Nous avons donc trouvé un endroit où on pouvait déjeuner et nous sommes retourné à la station d'autobus pour l'embarquement à 9h30. À notre arrivée, le garçon de l'agence nous a dit de se dépêcher car notre autobus était en train de partir. Il a crié au chauffeur d'arrêter pour nous laisser embarquer. Il nous a expliqué que l'autobus était parti plus tôt finalement parce que les gens s'impatientaient. Étrange comme raison. Une chance que nous sommes arrivés pour l'embarquement et non pour le départ de 10h parce que dans ce dernier cas, nous aurions manqué notre autobus de 30 minutes.

Le chauffeur demanda 30 bolivianos à Daniel comme dédommagement pour l'extra-bagage que représentait son vélo (je sais pas si je t'ai dit mais Daniel voyage avec son vélo) qu'il se mis directement dans les poches. Une fois bien assis, c'était enfin le départ pour Buenos Aires. Après 1 minute 20 secondes, l'autobus pris place dans la file de véhicules pour passer la frontière. Il était 10h du matin, nous avons finalement passé la frontière à 17h, 7 heures plus tard. Nous avons donc passé la journée à attendre. 


Je n'ai pas à te dire qu'il y a de meilleurs expériences que ça. Pour le conducteur et le personnel de l'autobus, la situation était normale, mais pour nous, les passagers pour qui cette situation était complètement nouvelle, ça ressemblait plus à un enlèvement qu'à autre chose. Avoir été mieux informé, nous aurions pu passer la frontière à pied et trouver un autobus de l'autre côté de la frontière, c'est à dire en Argentine. Mais bon, nous n'avons pas été victime de vol, nous n'avons pas été torturé ni faussement accusé. Nous avons seulement vécu la réalité de la frontière du pire pays de l'Amérique-du-sud, la Bolivie. 

En discutant brièvement avec des amis voyageur, j'ai rapidement appris que cette frontière est source de plusieurs mésaventures pouvant être très inconfortables. Après avoir passé un par un nos bagages au scanner, nous avons finalement regagné l'autobus pour enfin commencer notre voyage à 18h. En route!

Pas si vite, pas si vite. Après 4 minutes d'autobus en pays argentin, un contrôle routier de l'armée de l'Argentine nous obligea à s'arrêter une autre fois. Tous devaient sortir de l'autobus, récupérer ses bagages et faire la file. Une file pour les hommes et une file pour les femmes. On devait présenter notre passeport et permettre à un officier de vider nos valises et de tâter chacun de nos sous-vêtements. 


Il n'y avait rien d'autre à faire que d'accepter la situation et de coopérer le plus agréablement possible. Pour ma part, j'ai été chanceux. Je n'avais rien à cacher mais je savais bien que si je ne pliais pas tous mes vêtements à la perfection, mon sac ne fermerait plus. Je voyais le personnel de l'armée sortir tous les vêtements et les remettre pêle-mêle dans les valises après la fouille, laissant chacun se débrouiller avec les conséquences de ce fouilli. J'étais pret à m'étaler sur le bord de la route et à plier tout ça afin de refermer mon sac.

À ma grande surprise, l'officier était sympathique. Il ouvrit mon sac par le bas, passa la main entre mes vêtements mieux pliés que chez Ogilvy, me posa quelques questions sur mon emploi, me demanda où exactement j'allais et me remis mon sac sans fouiller ni le haut, qui contenait la majorité de mes choses, ni mon petit sac avec mon laptop, mon ipad et mes documents. Je lui demanda si il voulait que j'ouvre mon petit sac, il me fit signe subtilement de la main qu'il n'était pas intéressé et que je pouvais regagner le groupe de gens qui avait été contrôlé. Je pu donc refermer facilement mon sac et aller fumer tranquillement un petite cigarette en attendant la fin de la fouille.

Durant le contrôle, un officier trouva un objet suspect caché dans les sous-vêtements d'une dame qui voyageait avec un petit enfant. Il invita la femme à entrer dans un bureau et une femme officier poursuivit la fouille en profondeur. Une voiture arriva peu de temps après, on y fit embarquer la dame suspecte qui fut emmenée vers un centre de radiographie. Comme le pensait le premier officier, cette femme avait avalé des sachets de drogue. Elle avait donc eu la bonne idée de se faire un peu d'argent en passant la drogue à la frontière. Elle n'est pas revenue dans l'autobus, elle passera les 4 ou 5 prochaines années dans une prison en Argentine. 


J'ai mal au coeur juste à y penser. Je pense à son petit garçon de 5 an qui ne reverra sa mère que lorsqu'il en aura 10. J'avais joué avec ce petit garçon en attendant à la douane. Sa vie vient de changer complètement en un instant et j'ai tout vu ça se passer juste devant moi. Il n'y avait aucune violence, seulement une triste fatalité.

Les policiers sont donc revenu chercher les effets personnels de la dame et de l'enfant vers minuit. Le chauffeur d'autobus eu donc le ok pour partir à cet instant. Nous nous sommes assis dans l'autobus à 9h30 du matin pour finalement partir pour Buenos Aires à minuit le soir, 14h30 plus tard. J'avais entendu parler des délais de ce genre mais je n'avais jamais imaginé qu'une telle situation pouvait m'arriver.

Donc, nous voilà en route pour Buenos Aires. 24h de voyage. Des films violents pour nous calmer. Une mini ration de nourriture pour ne pas tomber. Pas vraiment de pause cigarette. Un petit verre d'eau en après-midi. Un biscuit sucré pour déjeuner. Du riz pour diner. Du riz pour souper. Un films d'horreur pour nous réveiller à 9 heures du matin. Pas d'Internet. Pas de chauffage. Plusieurs raisons pour se plaindre. 


Au moment où j'écris ces lignes nous sommes à un peu moins de 1h de notre destination. J'ai de la difficulté à réaliser toute la distance que nous avons parcourue, toutes les choses merveilleuses que j'ai vues. Comme si tout ça n'était qu'un rêve. 

Je suis reconnaissant à chaque jours de l'opportunité que j'ai de faire ce voyage. Je n'aurais jamais pu imaginer à quel point marcher dans ces lieux pouvait changer une personne. J'ai vu des réalités qui m'étaient complètement inconnues. Il n'y a rien comme sentir le regard des gens, réaliser les différences de cultures et la distance qui nous en sépare. La perspective sur notre propre vie, sur nos malheurs et nos craintes nous fait comprendre l'expression "si tu savais!" et toute sa profondeur. On croit connaître après avoir vu des photos mais il n'y a rien comme y mettre les pieds.

On prend l'avion à Buenos Aires pour regagner Quito le 10 mars, je ne suis qu'à la moitié de mon voyage et je déborde déjà de souvenir. Ma carte de crédit est rendue ma meilleur amie mais l'expérience en vaut 100 fois le prix. Je suis heureux de pouvoir partager ça avec toi et j'ai bien hâte de te montrer ces quelques milliers de photos que je ramènerai avec moi.

L'autobus vient d'arrêter, nous sommes arrivés, je range mes choses et je me prépare pour une toute nouvelle aventure, celle de Buenos Aires. Bon voyage grand-maman. Raconte mon histoire à tout le monde. Je t'aime et je pense souvent à toi. Mathieu. xxxxxxxx